La cour d’appel de Paris retient que représenter des enseignes concurrentes par des pigeons dans une publicité comparative constitue un dénigrement.A la rentrée 2018, l’enseigne Leclerc avait lancé une campagne publicitaire où figuraient trois pigeons, et à chacun d’eux était attribué le nom d'un service de livraison concurrent et un pourcentage.  Ce comparatif avec un pigeon n’a pas plu à Monoprix qui a assigné l’enseigne en référé. En septembre 2020, le Tribunal de commerce de Paris a condamné Leclerc à payer 350.000 € de dommages et intérêts à Monoprix en réparation du préjudice subi ainsi que 150.000 € au titre du trouble causé par le dénigrement et de l’atteinte à son image. Leclerc a fait appel, arguant que la publicité diffusée n’était pas dénigrante. Dans un arrêt du 15 avril 2022, la cour d’appel de Paris confirme le jugement, mais a baissé de 50.000 € la somme consacrée au dénigrement et l’atteinte à l’image de la marque.Elle constate que la représentation des enseignes concurrentes par des pigeons plus ou moins gros en fonction de la différence avec les prix pratiqués par Leclerc entraînait le discrédit ou le dénigrement des concurrents car elle laissait bien entendre que "les clients de ces enseignes se [faisaient] floués par la pratique de prix injustifiés et selon le langage populaire se [faisaient] 'plumer comme des pigeons'". Monoprix s'est dit "satisfait de cette décision qui vient reconnaître le préjudice économique et financier ainsi que le préjudice moral".